jeudi 19 juillet 2012

COACHING parental : Les langages de l'amour s'appliquent aussi aux enfants

Les 5 langages de l'amour s'appliquent aussi aux enfants... (voir article précédent sur "Les 5 langages de l'amour" de Gary Chapman).

Selon le psychologue et thérapeute de couples Gary Chapman, nous n'avons pas tous le même moyen d'exprimer notre amour et cela peut provoquer de dramatiques malentendus. Il existe cinq façons d'exprimer son amour :

1- Les paroles valorisantes sont faciles à trouver quand l'enfant est tout petit. Mais la communication entre un adulte et un enfant risque vite de s'appauvrir de façon tragique si l'on n'y prend garde.
Un exemple :
- Ta journée s'est bien passée ?
- Oui !
- Tu aimes bien ta maîtresse, cette année ?
- Ça va.
- Tu t'es fait des copains ?
- Oui !
- Ils sont gentils ?
- Oui !
- C'est bientôt les vacances. Tu es content ?
- Ah oui !
- Et tu as eu de bonnes notes cette année ?
- Parfois oui, mais pas toujours.
- Et tu fais toujours du foot ?
- Oui !
- Bon, c'est bien.
Cette façon de « communiquer » avec son enfant est évidemment catastrophique à long terme car c'est une fausse communication. L'enfant n'apprend rien, l'adulte non plus. Pas d'échange, pas d'enrichissement mutuel, pas d'émotion qui passe : aucune relation ne se construit, donc.

Un moyen beaucoup plus efficace de démarrer la conversation avec un enfant, y compris s'il est tout petit, est de lui faire part en toute simplicité, et bien sûr avec la retenue qui s'impose, de choses intéressantes de votre vie : « Bonsoir Soraya, j'espère que ta journée s'est bien passée. De mon côté, je suis arrivée en retard au travail ce matin parce qu'il y avait un terrible accident sur la route (blablabla...). Au bureau, un client furieux m'a téléphoné : on lui avait livré une plante tropicale à la place d'une perceuse électrique (blablabla...). »

Vous verrez que l'enfant ne perdra pas une parole des « aventures » que vous lui confierez et, très probablement, il se mettra à parler spontanément des choses qui sont importantes pour lui, sans que vous ayez à lui tirer les vers du nez, lorsque vous vous arrêterez.

2- Les moments de qualité
: cela peut consister bien entendu, à accepter de faire un jeu avec lui qu'il aime beaucoup, voire faire une sortie avec lui, mais le moyen le plus efficace est de consacrer un peu de temps (et de réflexion...) à lui faire découvrir une chose importante de votre existence, par exemple, votre métier.

Trop d'enfants n'ont aucune idée concrète de ce en quoi consiste vraiment la profession de leurs parents. Pourtant, même si votre activité est particulièrement difficile à concevoir pour un petit (chef de projet webmarketing, par exemple), réfléchissez et vous vous apercevrez qu'il y a malgré tout de nombreuses « petites » choses que vous faites souvent et qu'un enfant peut parfaitement comprendre. Prendre le temps d'introduire ainsi un enfant à cette partie de votre vie est un moyen fantastique de le faire grandir.

3- Les cadeaux : nous vivons une époque où il ne semble pas que les enfants manquent de cadeaux, bien au contraire... Les cadeaux n'ont pas besoin d'être onéreux, ils peuvent être symboliques. Pour qu'ils puissent véhiculer notre amour, ils doivent être ajustés à l'enfant, rencontrer ce qui est important pour lui (et pas seulement pour notre éducation et nos valeurs).

4- Les services rendus : si pour certains enfants les baigner, les habiller, laver leur linge, les aider à faire leurs devoirs, réparer leur vélo, leur préparer le petit déjeuner le matin est normal, pour d'autres, c'est aussi l'expression de l'amour de leurs parents.

5- Le toucher physique : vaste sujet, passionnant. On sait aujourd'hui que les bébés prématurés qui ne sont pas régulièrement caressés ne grandissent pas. Les enfants adorent se blottir, se nicher, se faire gratter et cela fait partie de leurs besoins physiologiques. Le problème se corse à l'adolescence mais, en insistant un peu, vous pouvez parvenir à convaincre votre adolescent des bienfaits du massage dorsal par exemple.


Pour rappel, il existerait cinq langages de l'amour (voir mon article posté précédemment à ce sujet):

Chez les uns, ce sont les paroles valorisantes (langage n°1) : « Tu es superbe avec cette tenue » ; « Ton repas est délicieux » ; « Tu es un très bon bricoleur » ; « Je te remercie pour l'aide que tu m'apportes...».

Chez les autres, ce sont les moments de qualité (langage n°2), c'est-à-dire des moments où l'on stoppe toute activité pour s'occuper de l'autre, en allant au restaurant ou en se promenant juste à deux.

Certains sont plus sensibles aux cadeaux (langage n°3), qui sont bien sûr un excellent moyen de dire « je t'aime ». Les cadeaux n'ont pas besoin d'être onéreux. Cela peut-être un bouquet de fleurs ou le tee-shirt qui lui avait plu dans la vitrine mais qu'il n'avait pas osé acheter. Les enfants n'hésitent d'ailleurs pas à nous montrer qu'ils nous aiment en nous offrant un bricolage fait de leur main ou un bouquet de fleurs cueillies dans les champs.

Rendre service (langage n°4) est une clé qui marche particulièrement bien pour d'autres. Gary Chapman explique : « J'entends par là tout ce qui, à votre connaissance, ferait plaisir à votre conjoint : cuisiner, mettre la table, passer l'aspirateur, nettoyer, changer les couches du bébé, repeindre la chambre à coucher, entretenir la voiture. ».

Enfin, le cinquième langage, c'est bien sûr le toucher physique, les caresses, pas seulement à visée sexuelle : main posée sur celle du conjoint au moment du café, être assis l'un contre l'autre en regardant la télévision, s'embrasser à chaque feu rouge...

Pour être sûr que votre amour soit évident pour ceux que vous aimez, vous devez vous assurer que vous utilisez bien le ou les langages qu'ils comprennent !

Jeux pour déterminer quel est votre langage, et celui de votre conjoint/votre enfant :

Le jeu du réservoir plein : L'un dit à l'autre, et pour chaque langage (paroles valorisantes, moments de qualité, services rendus, cadeaux, caresses) : « Sur une échelle graduée de 0 à 10, à quel niveau de remplissage estimes-tu ton réservoir émotionnel ? » Après la réponse, demander « que puis-je faire pour faire monter le niveau ? » Inverser les rôles de manière à ce que chacun ait son réservoir émotionnel plein.

Pour aller plus dans le détail, chacun peut ensuite se poser les questions suivantes :
1) Qu'est-ce qui me blesse le plus dans ce que mon conjoint fait ou omet de faire ?
2) Qu'ai-je le plus souvent réclamé à mon conjoint ?
3) Quelle est ma façon d'exprimer généralement mon amour à mon conjoint ? Si, par exemple, vous choisissez d'habitude de lui rendre service, il est probable que vous estimerez son amour au nombre de fois où, lui aussi, vous a rendu service. Mais n'a-t-il pas plus souvent cherché à exprimer son amour par un des quatre autres moyens, sans que vous n'y prêtiez assez d'attention ? (paroles valorisantes, moments de qualité, cadeaux, caresses ?).
Enfin, posez-vous la question : quel serait le conjoint idéal pour moi ? Si j'avais le conjoint parfait, quelles seraient ses qualités ? Le portrait de ce conjoint vous indiquera le ou les langages auxquels vous êtes le plus sensible.

Si vous avez l'impression d'avoir connu des jours heureux avec votre conjoint, et que les choses ont changé, demandez-vous : « A l'époque, qu'est-ce que j'aimais particulièrement chez mon conjoint ? Que disait-il, que faisait-il qui nourrissait mon désir d'être près de lui ? » Ces souvenirs peuvent vous donner une idée de ce qui était le langage d'amour qui vous parlait le plus clairement.

Autant de façons de faire grandir l'amour dans votre famille et votre entourage!

mercredi 18 juillet 2012

COACHING DE COUPLE

"Si mon amour ne te rend pas joyeux d'être toi, alors, je n'en suis pas digne.
Si mon amour te fait douter de ta valeur et de ton éclat, alors j'ai honte d'être ton amant.
Si mon amour te donne le sentiment d'être plus seule avec moi que sans moi, alors respirer n'a plus de sens".

Alexandre Jardin - "Autobiographie d'un amour"

lundi 9 juillet 2012

Développement personnel : mourir, ce n'est pas finir, c'est continuer autrement

Bonjour,

J'avais envie de vous transmettre ce magnifique post écrit par Marie Pier dans son "Matin Magique"...   
"«Ce que je trouve beau dans le destin humain, malgré son apparente cruauté, c'est que, pour moi, mourir, ce n'est pas finir, c'est continuer autrement. Un être humain qui s'éteint, ce n'est pas un mortel qui finit, c'est un immortel qui commence. Quand on a la vie, ce ne peut être que pour toujours.»
– Doris Lussier
 
J’ai une épée de Damoclès au-dessus de la tête depuis près d’un an. Ça a commencé quand le cancer de ma mère a été diagnostiqué, le 1er août de l’an dernier (je ne sais pas pourquoi je le précise chaque fois, mais elle escaladait une montagne de 12 km sans difficulté un mois avant…). Dès le départ, ce n’était pas un petit cancer. En fait, il n’y a pas plus de petit cancer que de chocolat diététique… Mais on parle ici d’une tumeur de stade 4 – une imposante créature à l’air combatif. Oh, sa grosse face poilue ne m’a jamais intimidée… j’ai toujours tout misé sur la guérison de ma mère – ou du moins, sur l’idée qu’elle vive malgré la maladie très longtemps. Mais je pouvais voir l’épée scintiller dans les airs même si je regardais droit devant. Et la belle âme ensoleillée de ma mère semble impatiente de retrouver sa source magique, car son corps a faibli très rapidement. Sereine, lumineuse, et belle comme jamais, elle se prépare donc tout doucement au grand voyage qui l’attend.

J’ai toujours su, bien sûr, que ma mère partirait un jour – et que ce jour pouvait être n’importe quand. Elle aurait pu périr dans un accident de voiture lorsque j’avais sept ans, par exemple… ou combattre le même cancer à 46 ans plutôt qu’à 66. En d’autres mots : l’épée n’est pas apparue l’an dernier, en réalité… elle a toujours été là. Je ne l’avais simplement jamais vue aussi clairement. Ma mère a toujours été rayonnante de vitalité, et je n’avais jamais sérieusement considéré qu’elle puisse s’en aller avant que la Vie commence à la réclamer.

Évidemment, personne ne choisirait d’avoir une telle épée suspendue au-dessus de la tête. Je ne commencerai même pas à dresser la liste des choses que je ferais pour redonner sa santé à ma mère (cette liste inclurait entre autres «traverser le continent en marchant sur les mains»… peut-être devrais-je commencer à me pratiquer juste au cas). Mais aussi indésirable soit cette épée, j’ai pu constater au cours des derniers mois qu’elle a certaines propriétés magiques, lorsqu’elle commence à s’approcher. Pour commencer, elle coupe la notion du temps, l’illusion du temps, et nous ramène dans le présent… dans la fraîcheur, la richesse, la plénitude de la seconde que l’on vit maintenant. Elle a sculpté le corps de ma mère, mais elle a ciselé son être profond, également. Bon, elle n’avait pas besoin d’une telle maladie pour s’ouvrir à la vie… Mais on dirait tout de même que le bleu de ses yeux est encore plus pur qu’avant. Pour ma part, mes yeux ont rarement été aussi fatigués… Mais je sais que derrière le voile de tristesse, ils n’ont jamais été aussi aimants. Car l’épée coupe tout ce qui peut faire obstacle à l’amour, finalement.

Nous avons tous une épée, plusieurs épées au-dessus de la tête, constamment… peut-être leur rôle est-il non pas de nous menacer, mais au contraire de nous donner confiance. De nous donner confiance en tout ce qu’elles ne peuvent et ne pourront jamais toucher. De nous ramener à l’essence, à la raison même pour laquelle on s’est incarné. Et si elles tranchent la matière, la chair, peut-être est-ce pour nous démontrer son insignifiance et nous pointer vers la vérité… la vérité de notre éternité, la vérité des liens sacrés et intemporels que nous tissons avec les êtres aimés. En fait, peut-être n’est-ce pas des épées de Damoclès qui planent au-dessus de nos têtes, mais des épées d’amour et de sérénité… Oui, peut-être sont-elles aussi douces que tranchantes, malgré les apparences. Oh, voilà une perspective qui semble directement tirée d’un conte de fées. Mais c’est la seule qui ait du sens.

Sur ce, je vous souhaite une magnifique journée… J’ai déjà hâte de vous retrouver.

Pssssst: Si vous recevez ce e-mail d’un ami qui a eu la gentillesse de le partager avec vous, notez que vous pouvez vous abonner sans frais à Matin Magique sur http://www.matinmagique.com et recevoir de petites doses de magie – comme ce message – directement dans votre boîte courriel. Je serais ravie de vous accueillir dans la grande famille magique. :-)

Vous pouvez partager ce message sur Twitter ou avec vos amis Facebook en les invitant à aller le lire à cette adresse: http://matinmagique.com/jui9.html

Si vous appréciez ce que je vous offre par le biais de Matin Magique, le plus beau cadeau que vous pouvez m’offrir est de partager cette ressource avec vos proches afin qu’ils puissent s’abonner aussi et en bénéficier. Merci!

Vous aurez tous les détails de mon projet magique ici:

http://www.matinmagique.com/msj.html

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vendredi 6 juillet 2012

COACHING DE COUPLE : L'amour n'est pas fait pour rendre heureux, mais vivant :)

"Aimer durablement n'est pas plus naturel à l'Homme que la rose au jardin" - Armand Lequeux

Un livre que j'ai beaucoup aimé, à mettre entre les mains de ceux qui voudraient percer le secret des couples qui durent ;), ou à offrir aux couples qui ont envie de faire un long chemin ensemble :).

Armand Lequeux y distingue "le lien" et "la relation": le lien est le véhicule, la relation est le carburant... 
> Faute d'avoir intégré la différence, les couples d'aujourd'hui croient peut-être trop vite qu'on doit jeter sa voiture à la 1ère panne d'essence ;). Il conviendrait sans doute de retrouver le sens des limites et du pardon. Avec des limites, un espace privé et un temps partagé réservé, le couple peut acquérir une sécurité suffisante pour permettre aussi bien la rencontre harmonieuse que la confrontation. Il arrêtera de croire trop vite que le lien est rompu alors que c'est simplement la relation qui est en panne et que nous pourrions la dépanner! Et si chacun dans le couple peut se moquer et rire de lui-même, ça aide!

Les crises de couple proviennent souvent de l'inconscience que l'on a de nos ambivalences : nous aimons ce que nous abhorrons chez l'autre, nous détestons ce qui nous plait...

Malgré l'importance toujours croissante de la communication dans les relations humaines, nous ne nous entendons toujours pas mieux :-/ Le problème réside sans doute dans la question : quelle sens (signification et direction) a le couple? Ce sens qu'a le couple est très lié à l'époque.

> Les couples durables d'antan traversaient de concert les aléas de la vie tellement le sens de leur relation était évidente, tournant autour de valeurs incontestables comme le devoir, l'engagement, l'effort, l'honneur, le sacrifice...

> Fin des années 60, c'est la révolution : l'injonction dominante suivante va fortement impacter le sens des couples qui leur ont succédé : "chacun d'entre nous est créateur de sa propre personne et se réalise authentiquement". Dans le nouveau modèle, nous passons à un modèle jetable. Le lien ne vaut que s'il est authentiquement partagé et s'il offre un promesse de bonheur. Chacun parle en JE, il est indispensable de se connaître soi-même (jamais acquis!), de s'assumer (jamais évident!)... On ne s'intéresse au TU que pour ce qu'il fait résonner chez soi.  
Le problème, c'est que JE + JE = rien d'autre que 2 nombrils qui se regardent!!! Alors au petit jour, l'un ou l'autre constate qu'il s'est trompé d'histoire d'amour. Or une promesse qui n'est plus en résonance avec mon moi profond ne m'engage plus... Sans regret, parfois avec rancune (car TU deviens responsable de mon échec), la quête continue... N'est-ce pas confondre l'amour avec un échange narcissique, dans lequel chacun est convoqué pour confirmer l'autre dans son identité? C'est rassurant et il est bon de connaître soi-même, mais si on s'arrête là, c'est plutôt stérile ;)

> Oser un couple conscient, n'est-ce pas oser lâcher prise? Avoir l'audace de l'ouverture aux mystères de soi et de l'autre. Cultiver l'étonnement, la passion à son propos ("qui es-tu? Comment vas-tu? Que vis-tu?") plutôt que les certitudes qui tuent l'amour ("tu es toujours/jamais"...). Cesser de croire qu'il faut séduire avec des qualités qui exigent de nous de vivre sans cesse sur la pointe des pieds. Je peux aussi donner à l'autre ce que je n'ai pas : ... ma faille et mes insuffisances!!!! Il ne s'agit pas de s'écraser ni de s'humilier devant l'autre, mais d'oser se mettre à nu, persuadé qu'on sera aimé(e) tel(le) qu'on est. Accepter de reconnaître nos besoins, oser en informer notre conjoint(e), parier qu'il/elle en prendra compte tout en sachant qu'il/elle ne les comblera probablement pas (c'est souvent pas en son pouvoir)!
Même s'ils ne sont pas (entièrement) satisfaits, clarifier nos besoins dans le couple change la perspective : en exprimant ce qui se vit en nous, nous prenons conscience de l'influence de nos frustrations sur la qualité de la relation, nous reprenons chacun nos responsabilités et nous ne rendons plus coupable notre conjoint(e) de notre mal-être.

L'amour nourrit le lien conjugal. Il y participe mais il n'est pas le lien. Aimer n'est pas seulement une émotion ni un sentiment, c'est aussi une décision!

> Positifs ou négatifs, les sentiments et émotions ne sont ni bons ni mauvais. Apprenons à les exprimer sans culpabilité ni justification ni reproche. Ils naissent en nous, reflètent un part de notre être mais ne sont pas nous!Ils n'ont donc pas à prendre les rênes de mon existence. Je peux, par une prise de conscience lucide, m'en désolidariser au moment d'un choix, d'une décision. Un agacement est une insatisfaction sous-tendue par une dissonance entre une attente et une réalité.

> 5 étapes pour gérer des émotions dans un cadre conjugal :
- percevoir mes émotions (= être présent à soi)
- creuser = comprendre les éléments déclencheurs et le besoin profond qui se cache
- dire ce que l'on vit, partager son univers intérieur à son/sa partenaire sans l'attaquer (= parler de soi dans notre vulnérabilité)
- réguler = s'entraîner à réduire l'impact sur soi, en prenant une perspective moins égocentrique
- agir = établir des codes de conduite, adopter des conventions (car comment vivre en paix sans avoir borné nos terrains respectifs?
Un tel partage, s'il se fait "dans le mutuel préjugé favorable amoureux" diminue miraculeusement les aspects négatifs et renforce le lien!

"On ne devrait jamais sortir indemne d'une rencontre, quelle qu'elle soit". Sylvie Germain
Si nous voulons nous aimer durablement, nous sommes invités à nous choisir à nouveau chaque matin, à la fois par décision volontaire et par abandon consenti. Ce choix continuellement renouvelé me rend responsable de mon apport à la qualité de la relation et est une reconnaissance de la pérennité du lien qui ne dépend pas de la qualité du climat relationnel. En route pour érotiser le quotidien, élaborer une stratégie de séduction qui fera que mon conjoint soit stimulé à continuer de me choisir!!!! Car rien de l'autre nous est du.
Pourquoi réserverions-nous nos plus beaux sourires et notre vitalité la plus tonique à nos amis, pour réserver nos plaintes et notre fatigue pour notre conjoint? Dans le couple, il y a la place pour nos récriminations et nos humeurs chagrines, pour les pleurs et les régressions infantiles, mais pas seulement! :) Entrons dans la valse à 3 temps : je te choisis, je te reçois, je te séduis :)))

Le sexe ne fait pas le bonheur, mais il y contribue :)
> Selon les valeurs contemporaines, le besoin s'impose comme un droit qui vient s'affronter au droit de l'autre dans une relation de marchandage. Si la sexualité est vécue comme un besoin physiologique, tout comme la jouissance comme un du, elle risque de s'imposer avec dureté au sein du couple, avec de moins en moins de liberté!!! Nous ne pouvons consommer sexuellement notre partenaire sous prétexte que nous avons besoin de nous soulager!! La sexualité n'est ni un besoin, ni un instinct, mais une pulsion, un désir. Il est urgent, si nos amours veulent être durables, de travailler à la transmutation du plomb de nos besoin en or du désir!

> Notre désir est en développement durable, pour autant que le manque soit toléré, assumé et partagé. Il est utile de distinguer "désirer", "souhaiter" et "agir"! Entre désirs et souhaits, il y a les choix de vie, ce que l'on désire conserver pour soi et les autres. Prenons conscience de nos désirs afin de mettre nos limites avant la phase souhait plutôt qu'avant la phase action (trop tard, le désir devenu souhait se fait irrésistible)! ;) La réalité certes ringarde mais incontournable est qu'il ne s'agit pas de renoncer à nos désirs, mais d'assumer que certains ne seront jamais comblés.

Quelques autres "trucs et astuces" des couples "vivants" qui durent...

> Quand le sexe devient un espace de rencontre, les couples jouissent à la fois du sexe et du durable :) Pour eux, la sexualité est un moyen et non un fin, un mode de communication privilégié où la performance n'a pas sa place. Ils ne confondent pas le plaisir de la rencontre avec l'orgasme, ni la sexualité, l'érotisation avec l'interaction sexuelle, l'acte de copuler. Ils prennent le temps sans toujours prendre leur pied! L'orgasme est bienvenu :) mais pas un but en soi... Bienheureuse la panne occasionnelle (féminine ou masculine) qui fait durer le voyage et impose la parole.

> Ils érotisent leur vie quotidienne par des allusions, des gestes, des regards qui n'exigent pas un passage à l'acte systématique. Continuellement en quête de la bonne distance qui aimante les cœur et les corps sans les fusionner, ils cultivent l'humour, passent de l'extase au fou rire sous la couette :)

> Ils entrent "dans la trajectoire érotique" par n'importe quel "porte" puisqu'elle est une boucle :
intimité émotionnelle > stimuli érotiques > excitation génitale > désir sexuel > satisfaction > intimité émotionnelle > ...
Le désir (pour se sentir vivant/aimé) n'est donc pas le seul prérequis pour entrer/maintenir/faire tourner la roue!!! Nous pouvons  lâcher nos préoccupations obsédantes de performances sur le désir sexuel, l'érection pénienne, l'atteinte de l'orgasme... :) Vivre pleinement son désir ne rime pas qu'avec faire l'amour à feu vif et continu :) On peut aussi se réchauffer par quelques braises et cendres chaudes sans se devoir d'allumer chaque fois une flambée du diable :)

> Pour les couples durables, la notion de fidélité n'est pas liée aux conjoints : la fidélité est intégrée au lien lui-même. Le lien est défini comme plus important que les parties qu'il joint. Dans un couple "vivant", les conjoints ont décidé de conclure une alliance à vocation durable avec une volonté de mutuelle bienveillance. Être fidèle dans ce couple, c'est être fidèle à ce vœu de bienveillance inconditionnelle en sachant que le niveau d'intimité et d'exclusivité peut varier au fil du temps. Alors serait infidèle celle ou celui qui serait consciemment malveillant(e) envers son/sa conjoint(e), pour de petites comme de grandes choses!!

> Dans ce cadre, il semble pertinent de faire régulièrement des bilans de couple! Les couples qui s'unissent aujourd'hui avec le désir de durer devraient accepter, pour rester vivants, que le lien qui les unit évoluera avec eux et les valeurs de la société dans laquelle ils vivront.

Je vous invite à vous plonger dans le livre pour en savoir plus...

Professeur d’université, Armand Lequeux, a manifestement des dons de pédagogue. Il se forge l’exemple d’Élisabeth, Marianne et Delphine sur lequel il revient souvent. Elles représentent trois générations de femmes, trois conceptions de l’amour et du couple. La première a tenu bon car, à cette époque, il le fallait. Le couple était plus important que chacune de ses composantes. La seconde, contemporaine de mai ‘68, n’a pas réussi son couple. Pour elle, l’épanouissement des membres du couple primait sur l’efficacité du système conjugal. La troisième, Delphine, fait partie de cette génération qui pourrait inventer une nouvelle manière d’aimer. Le modèle de son couple est encore en chantier et son plan n’est guère précis, explique le sexologue. Il sera sans doute fait d’un mélange subtil entre l’autonomie et la solidarité, sans cesse remis en question.
C’est avec Delphine, bien sûr, qu’Armand Lequeux se veut complice, car lui aussi croit que l’amour peut durer, et il en cherche les recettes. Mais il n’y en a pas, il faudra se contenter d’une sagesse et d’une lucidité. Et surtout, éviter de se tromper. Le livre est bâti sur les fausses conceptions de l’amour. En voici quelques-unes qui sont, à chaque fois, le titre d’un des quatorze chapitres : Non, les amours cassées ne sont pas irréparables ; Non, bien communiquer n’est pas la clé de l’amour durable ; Non, l’amour n’est pas fait que de sentiments et d’émotions ; Non, l’amour ne rend pas transparent et il n’a pas l’obligation de nous rendre heureux ; Non, l’amour n’interrompt pas la nécessité de choisir et de séduire ; Non, l’épanouissement sexuel n’est ni nécessaire ni suffisant, pour bâtir un couple durable ; Non, l’amour d’un enfant ne soude pas le couple parental... Et enfin, ce quatorzième chapitre qui situe la profondeur du livre : Non, l’amour n’empêche nullement la solitude existentielle. Sans doute sont-ce ces malentendus qui rendent aujourd’hui les couples si fragiles.